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Christiane Eychenne sur l’art duxcéen

Invitée chez NaThaLiE DuC.
A peine poussée la porte de sa maison-atelier à Moudon, me voilà à naviguer dans les méandres d’un champ de surprises.
D’emblée portée au cœur de son propos. Une création qui se nourrit de l’actualité – vouée à interpeller les consciences.
Et tout aussitôt portée sur l’autel de la transformation. Invitée à voir au-delà. Explorer d’autres possibles. Devenir autre. Une alternance de vie.
Déjà tout est dit !

J’ai toujours été subjuguée par la capacité de l’artiste à transgresser. Le plein d’audace à détruire, à toucher les extrêmes. L’Art ESPACE DE RESISTANCE – comme une nécessité.
Naturellement, l’artiste peut imaginer, explorer, expérimenter, tenter, inventer. L’Art ESPACE DE CREATION.
Il me plaît de penser aussi aujourd’hui comme hier que l’Art aurait pour enjeu de changer la vie. L’Art DE CHANGER. Un concept ! Qui demande de devenir conscient. Qui oblige à décider de ce que l’on ne veut plus être. Et qui pousse à faire un saut dans l’Alchimie  – au sens duxcéen de « transformer les parties sombres de son être en qualités ou en vertus ». S’abandonner à la reconnaissance que l’alchimiste vit à l’intérieur de nous. Frapper à sa porte. Faire résonner en soi l’illimité de son potentiel.

Oui l’artiste questionne, étonne, déstabilise. Souvent suscite la réprobation, l’inconfort. Et voilà que dans l’acceptation même du trouble provoqué, un réseau de potentialités nouvelles s’active.
Je dois l’avouer ici. Il y a là une vraie grandeur. « Crever la toile » dirait Barnett Newman. D’autres diront « déplacer la conscience, de la forme à la non-forme, du visible à l’invisible ». D’autres diront encore, sur la base des principes scientifiques de la physique quantique, que les émotions de peur, de colère, de compétition, d’égoïsme nous maintiennent dans un champ limité et que l’affirmation d’émotions élevées conjuguées avec une intention créatrice nous relient à ce potentiel illimité.

Tout commence donc par un choix, celui de faire vibrer, résonner à l’intérieur de soi, un état qui nous connecte à l’amour de la vie, à la joie d’exister, à l’inspiration, à la gratitude.
Un changement de perception et la magie opère.
J’ose affirmer que par le seul fait de décider de rompre avec un héritage inconscient de pensées et d’émotions conditionnées et de choisir de rayonner un sentiment de paix, par exemple, nous donnons à l’autre la permission de faire de même.
Et je veux croire que nous sommes sur le point de faire un grand saut. Pour le dire autrement, sur le point de recevoir une initiation. Après tout une initiation n’est-elle pas un rite de passage d’un niveau de conscience à un autre et n’est-elle pas destinée à nous faire grandir dans la révélation de nouvelles potentialités.
Oui ! Oser embrasser l’inconnu !

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