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L’inconscient



« Pattern de l’inconscient »

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L’inconscient est une masse informe, protéiforme, pleine et creusée par le vide… Oui, l’inconscient court et dicte dans plusieurs jargons à la fois. Il fonctionne et ne représente pas, mais se représente à traits tirés ou coupés – on atteint jamais sa forme pleine -. Il est sourdine et cave d’échos à la fois. Il est diaphane et fragmentaire, réfractionnaire et jeu de connexion. L’inconscient souffle et inspire, il nourrit les idées et les fait jaillir plus loin. Il frissonne et il mute, il s’échappe pour revenir en conscience par bribes secoués, archicoupés.

Je-tu-il, avons des îles qui s’enchevêtrent comme des réseaux lointains, qui se meuvent et qui flottent sur le magma noirci au fil de bave du cerveau.

L’inconscient change et ne se ressemble pas, il disjoncte et connecte six mille fois par ivres secondes.
Tangue et recrache, chante et cavale, il tire, flue, mange et rejette le rigidifié en pack de soixante la minute.

Je sens sous-Moi un autre qui est réflexe parallèle de mes agirs et pensées.
Il y a quelque chose de soudain, qui interpelle la conscience. Quelque chose de nouveau, de vif et de frais, parfois torturé ou obscurci par la masse sombre de cette crevasse où il manque un fond.

C’est un voile qui craque et révèle le dedans de la scène psychique.
Où mythes, peurs et désirs profonds se réveillent et jouent des scènes jusqu’à n’en plus finir.

Des boucles interminables souvent interdites viennent troubler le lisse de la flaque d’eau profonde qui circule sur la coque de mon mental.

Aspiration, réjection en multiple sérénade de réconciliation. Ça coule dans un sens comme dans l’autre, ça circonflexe ou ça souligne des passages d’un certain puissant flot de pensées connexes.

Je ne comprends toujours pas pourquoi il y a dans la cave de la cervelle fraîche des ligaments tout à fait incongrus qui modifient le réel et qui plonge dans une histoire sans borne. Ça fume, fusionne, sonne et assomme. Mille fois ça brutalise et ça émulsifie la matière. Suite de quoi il devient possible de prendre conscience des nodalités d’erreurs logiques ou d’ouvertures claires, pour retrouver un esprit structuré et fonctionnel. C’est géant, ça va loin et ça reporte l’équerre à val plus loin.

A qui mieux vol dans les labyrinthiques à toute vitesse allure, frôlant les murs de verre aux réfractions multiples et multipolaires ?

Substance brute, archi-brute, pleine d’aspérités d’où jaillissent les trompes, qui connectent les éléments les uns les autres au gré de la cogitation.
Cohabitation de deux états, l’un éclairant et l’autre masquant. Quelque chose suinte, ça sent bon le brûlé de neurones, ça crépite et ça dérange. Selon quelle règle mystérieuse les pensées s’animent ?Quelle est la mécanique, même si ses rouages sont de chair-cellules et agissement d’une énergie vitale ?

Action auto-référentielle de décrire l’inconscient, de le rendre conscientisable et rationalisable, au sein d’un poème et pour lequel émergence il faut un agir-flèche de l’inconscient. Il n’est pas chose aisée que de vouloir représenter le non-imageable, mais à tréfonds de résonances, il s’inscrit quelque chose sur la soie et sur la lettre, qui évoque et tricote l’inconscient.

Je me demande bien ce qui se cache au-deça, à l’inverse de soi.
Il se trame des choses comme on n’a jamais vu pareil, autre part. C’est caché à foison et ça se révèle par bribes ou par sommeil. Difficile à cerner, jamais complet, toujours quelques émergences qui évoque une dynamique fractale. Psychisme en effervescence, matière organique à multiples cachots, arc tiré avec pourtant nulle flèche sinon celle du désir-vivre. Être animé par un autre soi qui ressemble à mille pareils avec le Je-moi est un paradoxe sûr qui rythme la recherche de l’enfoui.

J’accorde que cet être-phénomène qui agite la conscience est très malin, lequel redouble de stratégies pour arriver à ses fins. Il faut toujours une nouvelle tactique pour ne pas tomber dans ses pièges. Il ruse car il nous connaît en profondeur, mieux que quiconque, d’ailleurs. Il faut s’en faire alliance ou ruser plus fort que lui pour parvenir à garder le cap. Sans cet infra-dialogue, la pulsion devient soit reine en son sanctuaire ou refoulée plus loin que ça. Il est très incertain de se positionner lorsque l’on parle de cette matière noire qui jaillit en filaments vibratoires et qui enserre la conscience et l’anime tout en même temps. On la sent sans la voir, germer sous la croûte du rationnel, elle est un complexe souterrain dont les labyrinthiques nous font visiter par la pensée les différents circuits cérébraux normalement hors de portée.

Ce magma fait être, devenir, se rappeler de ses jours troubles, nous jette en comète contre le réel tout en faisant en sorte de l’interpréter à sa fine manière comme toujours.

C’est une dynamique sourde qui fait écho à nos volontés. Sont-elles générées par ce geyser électrique ou activent-elles les recoins de notre cervelle avide de vif ?

Qui est ce Je à tiroirs, cornélien et indicible ?
Le liquide vibratil appelé inconscient est un mystère pour les hommes, et c’est chose bonne car ainsi il devient possible d’être en quête de sa réponse jusqu’à devenir lointain où notre existence prendra fin.

Ainsi Je-caché continue son emprise, qui que nous soyons.

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