– Saufsurvoyants, si vous m’entendez, faites ceci : envoyez cette piste sonore sur les ôSes sonores de tous les Ô-plugués du Key-Déli-Ô-Scope ! C’est Diane qui vous parle. Envoyez-la ! Maintenant ! Vous pouvez le faire ! Ainsi les citoyens connaîtront la vérité sur le Tecô-Régi-Stère et ne mépriseront plus les saufsurvoyants. Vos nouvelles recrues, vous allez les avoir !
– Oh la la… T’imagine le renversement que cela va créer ? Ca va être la cohue. Les Ô-plugués vont entendre l’intégralité du récit que je viens de te faire. Ils vont savoir pour les Nuées d’Oiseaux, les nanoparticules, l’industrie chimique, le massacre de masse. Les gens vont se révolter ! Ils ne vont pas se laisser empoisonner, ni manipuler. C’est génial ! C’EST GENIAL !
– Il n’y a plus qu’à espérer qu’ils aient pu envoyé cette piste dans l’oreille de chaque Ô-plugué. Garde précieusement cette puce. On va d’ailleurs te la replanter. C’est ton seul lien avec les saufsurvoyants. Tu n’as qu’à dire que tu t’es blessé pendant notre escapade. Tiens. Voilà, elle est replacée. Maintenant il n’y a plus qu’à attendre.
– Mais qu’est-ce qu’on va faire ? Retourner à l’hôpital ?
– Je te signale que nous sommes enfermés à vie. Des dissidents politiques dans notre genre, on ne les relâche pas dans la nature. Il va nous falloir ruser, pour nous parler. Parler saufsurvoyant, ou inventer un nouveau langage. Quant à la suite, il ne reste plus qu’à reposer notre confiance sur le mouvement saufsurvoyant. Et sur la population, qui je l’espère, saura réagir.
– J’entends un bruit dehors… Les infirmiers.
– La porte ne va pas tarder à s’ouvrir. Merci Aksel, pour tout ce que tu as fait. Tu es un saufsurvoyant brillant.
– Je n’ai fait que suivre les ordres qu’on me donnait. Chose que j’ai fait toute ma vie. Je n’ai aucun mérite.
– Ce n’est pas vrai : tu as participé à la deuxième révolution moléculaire saufsurvoyante. Merci infiniment pour ta contribution.
– Diane, il faut que je te dise…
– Aksel, Diane ! Ici le corps infirmier. Venez avec nous. C’est un ordre. Nous retournons à l’hôpital de la Vue Neuve. Nous avons amené avec nous vos médicaments, venez vers nous. Si vous ne coopérez pas, nous utiliserons nos drones. Décharge électrique ! Allez, on y va !
Hôpital de la Vue Neuve.
– Diane ?
– Oui, Aksel ?
– Yà-uh ouna veedziona.
– Ouna veedziona ? Zortogonikkal veedziona ?
– Zé pro-vienna dèlli pûssssse, yà croix. Yàvé ouna plu-i simic’ki sabatté zurlè vil. Ande lègean, îlezon… kou paix lè roby né kilè areau zéh. Appe pré-koua île zucère dè kryse thaltur koize. Zeki lèzard en duplux forkeux lè zéants. L’heurzi eux devin revio le(s)te. Hé plouja mè île-noeud ceux lexère ferpar lè mire rage kalé idosse kipic. Ouna vagdé ferle han tebleuste ssabatil zur latè reux.
– Lè mundis vaste shan jais. Lagi reflux han ja-i dèphore ceux kadri hille hante. Hé vice, c’est vers, ça.
– Et vous, qu’est-ce que vous racontez ? Vous pouvez pas parler normalement ? On dirait des attardés qui apprennent le chinois. Venez, c’est l’heure du médicament. On vous a augmenté le dosage, sur ordre du directeur de l’hôpital. Vous avez fugué ! Et les gens qui fuguent, on ne les ménage pas.
– C’est vrai qu’il y a des nanomatériaux toxiques dans vos médicaments ?
– Arrêtez de délirer. Non mais franchement… des nanomatériaux toxiques. On aura tout entendu. Vous croyez qu’on veut votre mort, ou quoi ? On est là pour vous soigner, auquel cas vous ne l’auriez pas remarqué. Pour vous soigner !