Découvrez les performances réalisées par Nathalie Duc
Performance collective
Andata-Ritorno
Genève, Suisse
2024
Préliminaires
Joseph Farine a convié 13 personnes pour honorer l’anniversaire de la Cène de Leonardo da Vinci, le 28 mars 2024. Il a lancé à Nathalie Duc le défi de réaliser une performance sur le thème : sucre, fluo, Leonardo. En effet, le dress-code de la soirée était le fluo. Les invités sont arrivés dans la galerie et ont vu sur le mur la reproduction de la Cène, version pop. Sur une table se trouvaient 48 noms d’artistes historiques. Les participants étaient invités à choisir le personnage qu’ils allaient incarner. Ils ont donc collé leur nom sur leur vêtement et se sont assis à table, où était dressé le repas.
Dispositif
Mécanisme performatif
Les participants, après avoir mangé, ont été avertis du commencement de la performance. Nathalie Duc leur a montré un dé 8, conçu par ses soins, avec quelque chose qui faisait du bruit à l’intérieur. Tout d’abord, l’artiste a demandé à l’assistance ce qu’il y avait à l’intérieur du dé. Personne n’a trouvé. Par la suite, Nathalie Duc a expliqué la signification des couleurs des différentes faces du dé. Lancer le dé et tomber sur la couleur verte induisait que son lanceur devait réaliser un dessin. La couleur bleue invitait les participants à un débat philosophique. La personne qui tombait sur la face violette devait écrire une poésie. Celui qui a eu la couleur blanche pouvait poser une question et l’écrire sur du papier. La personne présente à la performance qui lançait le dé et qui recevait la couleur jaune pouvait écrire une citation. Celle qui a eu la couleur rose été conviée à intervenir sur le dessin ou l’écrit d’un autre invité. La couleur noire signifiait devoir affirmer quelque chose que l’on pensait tout haut. Pendant que quelqu’un lançait le dé, les autres réalisaient leurs activités. La performance a pris fin quand toute les personnes présentes ont montré le résultat de leurs créations. A la fin, quelqu’un a trouvé ce qu’il y avait dans le dé. La réponse est : du sucre candy. Cette personne a reçu un Magnet Signataire qui signait la performance. Nathalie Duc a distribué des sucres colorés aux 8 couleurs du dé 8 après la performance, et a fait signé le panneau sur lequel était écrit les consignes par tous les participants.
Aspect conceptuel
Il s’agissait plus d’un jeu collectif ricochant sur l’événement organisé par Joseph Farine que d’une performance conceptuelle à proprement dit.
Résultat de l’expérience
Les invités ont été à l’aise d’incarner des personnages historiques. Cela les a poussé à prendre la parole et à faire des discours spontanément. L’expérience a été très réussie, les gens se sont amusés et ont pris du plaisir à participer. Un résultat audio sera publié après mixage.
Colloque international interdisciplinaire
Sociologie de l’art
Domaine Universitaire Saint-Martin d’Hères
Grenoble
France
16 et 17 janvier 2014
Dispositif
Amphithéâtre accueillant une cinquantaine de personnes. Pièce plongée dans l’obscurité. Sur les escaliers et sur les sièges, ont été placées des bandes phosphorescentes. Nathalie Duc se trouvait au bas de l’amphithéâtre et avait une cravate qui était également imprégnée cette peinture photo-sensible.
Check-In probatoire
Avant de pouvoir accéder à la pièce où se déroulait la performance-conférence, les spectateurs ont dû passer trois étapes d’inspection. En premier lieu, ceux-ci devaient déposer leurs technologies (portables, ordinateurs) à un endroit assigné. Ensuite, ils devaient enduire leur index droite, ainsi que leur oreille gauche de peinture phosphorescente. Ces endroits corporels peints représentaient deux technologies de pointe, soit une empreinte digitale augmentée et une oreillette. A l’aide de ces appareils, les invités pouvaient participer à la performance malgré l’absence de lumière. La troisième étape consistait à un contrôle d’identité et l’assignement de place. Les participants recevaient un numéro (W.1.1/W.2.1, etc.) qui correspondait à un siège spécifique, dénotant de leur place hiérarchique dans l’entreprise de surveillance à laquelle ils allaient être intégrés.
Contexte fictionnel
Tous les participants se sont transformés en employés d’une entreprise de surveillance. A chaque rangée était attribué un message différent, véhiculés fictivement dans leurs oreillettes, en fonction de leur place hiérarchique : les subalternes n’entendaient pas les mêmes paroles que le personnel haut-placé. Nathalie Duc représentait un groupe d’intérêts cherchant à créer une multinationale de la surveillance, à travers un projet entrepreneurial appelé le Wperiodic (prononcer Double-view periodic). Elle présentait au directeur et à ses employés les modalités de ce programme, qui avait tout d’une planification totalitaire.
Le système WPeriodic
Le Wperiodic avait plusieurs caractéristiques. Il avait pour but de liguer les employés les uns contre les autres, et fonctionnait au travers d’un système panoptique d’inter-humiliation : chaque employé pouvait épier le personnel moins bien placé que lui dans la hiérarchie. La personne ayant la place la plus basse devenait le souffre-douleur de tous les autres employés, dont la vie privée était entièrement dévoilée au travers d’une émission online, qui pouvait être regardée à tout moment. Les railleries des autres employées étaient enregistrées et mises en compilation, que le souffre-douleur était obligé d’écouter. Le salaire n’était pas distribué en fonction de la place hiérarchique d’un employé, mais grâce à ses « performances ». Il recevait 80.- à chaque fois qu’il correspondait à 100% à une caractéristique salariale. Prenons en exemple : si l’employé est parvenu « à diminuer ses affects lorsque cela était nécessaire », s’il avait fait « preuve d’ingéniosité dans l’art d’humilier ses camarades » ou s’il n’avait pas posé de questions « quand l’un des supérieurs exigeait des données ou des dossiers sans explications », il recevait notamment trois fois 80.- soit 240.-. Le plus haut salaire était fixé à 14’400.- par mois, et le plus bas entre 360.- et 0.-. Un système de bonus et de prix était également mis en place. Chaque année, un bonus de 8’000’000.- était décerné à un « maître stratège qui a prouvé son appartenance à l’élite technocratique », 800’000.- à celui qui aura « su éviter qu’une information croustillante tombe dans le domaine public », 800.- « à l’employé ayant démontré le plus de facilité à faire ce qu’on lui demandait », 8.- « à la personne la plus conciliante, la plus apte à la discrétion, qui sait le mieux se contenter de sa basse condition sans jamais faire opposition ».
Réactions du public
La performance-conférence a suscité un grand malaise dans le public. Deux hommes provenant d’Amérique du Sud ont confié qu’ils avaient fait chez eux une expérience professionnelle similaire dans le domaine de la téléphonie. Une femme a dit avoir ressenti beaucoup de peur. Celle-ci voulait constamment se lever et sortir de la pièce, mais elle n’y arrivait pas. Elle était comme figée sur place. Si une personne s’est levée et a quitté la salle, en arguant à haute voix qu’il s’agissait d’un système totalitaire, la plupart des individus sont restés en place, sans broncher. Ce fait a par la suite suscité beaucoup de questions sur l’autorité et l’obéissance. Les participants se sont interrogés sur le fait qu’ils ont passé le check-in et la séance sans faire la moindre opposition. Pendant le repas qui a suivi cette expérience, de nombreuses discussions au sujet de la surveillance, de l’obéissance, de la résignation et de la vie privée ont éclaté. Ce fut un échange très riche et stimulant.
Résultats de l’expérience
Les individus se laissent berner par le discours autoritaire et sont souvent guidés par la curiosité. Des participants ont dit vouloir voir jusqu’où cela allait aller. Ils ont eu une pulsion scopique pour le système terrifique qui leur était exposé.
Voir Secret de Sucre
Intervention Secret de Sucre
Musée Rath, Exposition Post-Tenebras Luxe
Genève, Suisse
2009
Secret de Sucre a démarré en 2009 à l’exposition Post Tenebras Luxe au Musée Rath à Genève, une exposition traitant du luxe. Nathalie Duc a pris une cuillère dans une installation d’Hervé Graumann. Elle est ensuite allée devant le Palace Wilson à Genève, où elle a mangé avec l’oeuvre d’art une soupe de homard dans un avocat. En rendant à ce readymade sa fonction initiale (une cuillère sert à manger), en la sortant de son contexte d’exposition et de validation artistique, Nathalie Duc transforme cette oeuvre d’art en simple cuillère. Il ne s’agissait plus d’une oeuvre d’art. Elle a gardée la cuillère deux ans. Elle a ensuite réalisé une conférence-performance où elle a invité la commissaire d’exposition de Post Tenebras Luxe. Dans cette performance, il y avait des cuillères posées sur des cartons roses, reprenant les codes de l’installation d’Hervé Graumann. Elle a disposé sur une table de vernissage des gobelets de sucre. Nathalie Duc a véhiculé la rumeur que pour pouvoir prendre la parole lors de cette performance-conférence, il fallait manger un peu de sucre avec une cuillère, sous peine de quoi le spectateur devait rester silencieux. Les visiteurs se sont précipités sur les cuillères. Mais c’est à ce moment-là qu’est intervenu un gardien, qui ordonnait aux invités d’arrêter de prendre les cuillères, car il s’agissait d’oeuvres d’art. Pendant toute la durée du processus, Nathalie Duc expliquait l’histoire de la cuillère et de son intervention, cachée dans une cabine rose. A la fin de la performance-conférence, elle est allée parler à la commissaire d’exposition, qui lui a dit qu’elle comprenait le geste artistique et qu’elle ne ferait pas de procès pour vol d’oeuvres d’art.
Voir Chlorure de Sodium
Halles Usego
Sierre, Suisse
2013
La performance utilisait un dispostif qui reliait les différentes colonnes de la pièce, qui était très haute et provoquait de multiples résonnances. A côté il y avait une installation d’une autre artiste, qui était un amas de pourriture, donc il y avait dans la pièce une odeur particulière. Des fils verts fluo (couleur de Chlorure de Sodium) se déploient entre les colonnes, formant un pont gracieux et complexes. Elles tiennent des feuilles de carton vert fluo sur lesquelles sont déposés en carré des mares de sel. Neuf membres de Chlorure de Sodium, tous cercles confondus, sont venus participer à cette performance collective. Lors du début de la performance, le public était éparpillé devant et derrière le pont de filments salifériens. Ils se distinguaient des neuf membres, qui approchaient les cartons verts plein de sel. Lorsqu’un membre s’avançait près d’un carton, il traçait un signe sur le sel, et prendait la parole. Il clamait à haute voix ce qu’il a dire. Il a fait témoignage sur son expérience de Chlorure de Sodium. Ensuite il s’est retiré et se taisait. Silence. Un autre membre s’avançait et traçait un signe sur la matière poudreuse. Il répondait à l’autre en ajoutant un commentaire. Et ainsi de suite. Chaque membre prenait la parole, traçait le sel et répondait à l’autre, dans une suite infinie de ricochets mentaux. Il y avait quelque chose cérémonial dans ce processus où les silences répondaient à des cris et à des ajouts pertinents ! Cela a duré vingt minutes. Puis chaque membre s’est écarté et a gardé le silence. Quelques questions du public, et une impression d’envol des performeurs, qui se sont fait la fête à la fin de la performance.
Voir Secret de Sucre et Chlorure de Sodium
Performance-conférence
Moviemax
Sierre, Suisse
2012
Dispositif
Un tableau de cartons noirs, des stylos de couleur. Des schémas qui se dessinent au gré des déclamations.
Aspect conceptuel
Les structures pluripartielles sont des plateformes imaginales d’action comme Secret de Sucre ou Chlorure de Sodium. Elles peuvent être de différentes natures. Les structures pluripartielles fonctionnent comme des tribus micro-politiques, en vue d’expérimenter de nombreux fonctionnements politiques. Dans cette conférence-performance, Nathalie Duc explique cette idée, en se concentrant sur l’aspect conceptuel de Secret de Sucre et Chlorure de Sodium. Elle expose tous les rouages et l’état de sa création.
Voir Secret de Sucre
Conférence-performance Secret de Sucre
Moviemax
Sierre, Suisse
juin 2012
Cachée derrière un immense rideau rose, Nathalie Duc tient un discours avec une lumière. On ne voit que son ombre. Elle déclame et analyse son système Secret de Sucre, en l’état. Elle parle rapidement avec vigueur et expose l’ensemble de ses réflexions sur ce qu’elle est en train de mettre en place. Cette représentation analytique est appelée Méta-Conférence, car elle prend du recul sur la situation et complexifie la structure.
Conférence-performance
EPFL
Novembre 2016
Dispositif
Devant une cinquantaine d’étudiants de l’EPFL, Nathalie Duc a passé des diapositives avec une musique, en vue de plonger le public dans un autre univers.
Contexte fictionnel
L’histoire retrace la discussion de deux hackers sur un réseau crypté. Au fil de la discussion, on y découvre de multiples problèmes dans la société qui est la leur. On comprend qu’il ne s’agit pas spécifiquement de la nôtre, car les informations sont toutes exagérées.
Réaction du public
Le public a été très étonné de cette conférence-performance. Les étudiants de l’EPFL ne sont pas habitués aux performances. Ils ont été un peu choqués et interloqués. Ils ont contesté certaines informations qu’il y avait dans la performance, ne comprenant pas qu’il s’agissait de fiction.
Voir Chlorure de Sodium
Performance-conférence
Université de Lausanne
Lausanne, Suisse
mai 2013
Dispositif
Un tableau noir, des craies. Un public d’une trentaine de personnes.
Déroulement de l’expérience
Explication du système de la plateforme imaginale d’action Chlorure de Sodium à des étudiants de l’UNIL. Nathalie Duc a ricoché sur leurs questions tout en faisant des récits et des témoignages de son expérience des réunions Chlorure de Sodium.
Résultat de l’expérience
Il y a eu très peu de réaction, le public était très sage. Mais il a été possible de communiquer l’idée plus loin que dans les cercles Chlorure de Sodium et d’entendre quelques avis extérieurs.
Voir Pièce Sonore « Le Key-Déli-Ô-Scope »
Performance-conférence
Haute Ecole d’Art et de Design de Genève
Genève, Suisse
avril 2015
Dispositif
Une lumière bleue. Une pièce sonore. Une table. Du papier.
Déroulement
Passation d’une pièce sonore jouant la première de la nouvelle le Key-Déli-Ô-Scope avec une lumière bleue. Discours magistral (appris par coeur) déclamé avec force et exubérance devant un public aux yeux attentifs.
Aspect conceptuel
Les sujets évoqués sont le totalitarisme technocratique, la surveillance, le transhumanisme, la réalité augmentée et virtuelle, les nanoparticules, les dystopies, le Key-Déli-Ô-Scope, les saufsurvoyants, …
Résultat de l’expérience
Ce fut une réussite. Le public a été vraiment capté. L’ensemble du mémoire, de la nouvelle le Key-Déli-Ô-Scope, la pièce sonore, la mise en scène et la performance ont valu à Nathalie Duc son master et le prix Neuman de la Ville de Genève.
Performance collective
«Caméra Auto-Contrôle»
Centre de la Photographie Extra-Muros
Plaine de Plainpalais, Genève, Suisse
2016
Préliminaires
Nathalie Duc a créé des personnages pour le mécanisme performatif collectif qu’elle a mis en place. Elle a distribué les rôles à des participants. Il y a deux camps. Les résistants, et une agence de sécurité privée.
Dispositif
Mécanisme performatif
Les participants sont scindés en deux camps, et placés dans un cercle à la craie. Plus un participant est proche du centre, et plus il est décomplexé, il est près à parler beaucoup. Par conséquent, ceux qui sont à l’extrémité du cercle sont les moins loquaces. Lors de la première partie de la performance, le camp qui représente l’agence de sécurité privée est observé à son insu par les résistants. Lors de la seconde partie, les rôles s’inversent. Les résistants perdent le contrôle et n’arrivent plus à espionner l’agence de sécurité privée, et c’est cette dernière qui les observe. La performance se finit quand plus personne ne s’observe.
Aspect conceptuel
Le renversement du rapport Voir/Être-Vu et la question du regard est au coeur de cette performance. Habituellement seuls les surveillants observent les individus et les groupes. Dans cette performance, les résistants ont réussi à trouver un moyen pour écouter une conversation des gens qui les espionnent. Mais le rapport se renverse ; les surveillants reprennent le contrôle et rétablissent la situation. Puis c’est au tour des résistants de casser le système. Dans la performance, il y avait une différence de comportements quand les participants étaient observés ou pas. Le fait d’établir des niveaux de loquacité rend confortable la prise de parole et structure les discussions.
Résultat de l’expérience
Le résultat est très mitigé, la performance collective n’a pas très bien fonctionné. Il y avait le bruit routier, on ne s’entendait pas assez bien, et tout le monde faisait du mauvais théâtre. Le concept était bon mais la réalisation vraiment peu réussie. Néanmoins, l’expérience de performances collectives est à refaire.