Les deux personnes chuchotent l’une dans l’oreille de l’autre, sans se soucier du Chapeau qui a l’œil bien à l’affût. Ce dernier fait effort suffisant pour lire sur les lèvres des deux pairs. Ils semblent à présent fatigués, inquiets : la femme a les jambes qui tremblent, l’homme a l’œil tout à l’aguet de sa propre anxiété.
Pendant qu’ils conversent discrètement, Drézil observe la pièce, toute de rocailles construite, à l’exception de deux portes en métal peint, l’une de rouge, l’autre de noir.
Les Questeurs se retournent vers le vieil homme. L’homme s’adresse à lui :
– …………………Etranger…………………….. Seuls les Avant-Coureurs donneront l’octroi de troquer……………………. avec les Formes.
– Hà lah chondhition mêhme qhueuh tuh throuvhes chommenth vhitalithé lheur rhedhonner.
– Qui sont les Avant-Coureurs ? demande Drézil.
– ………………… Ce sont ceux qui dans la Cour pénètrent……………….. en dehors des Moments.
– Quelle est cette Cour dont vous parlez ?
– Héthranger, hau mhilieu deh l’Hexaghonisme seh throuvhe une hexaghonale Chour. Phershonne neh phuit y henthrer hà phart lehs Havant-Choureurs, hà mhoins qhu’il soit Mhomenth d’hy hêtre, chonformhément hà lah Rhèghle.
– C’est donc à cet endroit que les différentes Factions se rencontrent…
– ………………….. Rares ces Moments-là sont………………………
– Si bien clair j’entends, si les Avant-Coureurs le décident, troquer avec les Formes je pourrai, si bel et bien je parviens à force leur redonner.
– …………………………. Ceci est foutrement exact…………………………
– Mais si de souvenirs ma clarté de mémoire voit juste, décisions de ce type d’importance vous ne pouvez d’ordinaire prendre…
– Jhe leuh shavaish. L’Héthranger hen shait bheaucouhp throp. Tuh has henthendu pharléh des Havant-Choueurs et l’hinnochent tu phais.
– Sois donc en paix, je n’ai connaissance que d’un fait en nombre seul, sur votre politique interne. Je sais en unique certitude que seuls six Civiliziaques ont le décisionnel pouvoir, mais je n’en connais nullement la raison, ni même les critères de sélection. Ainsi vais-je vous épargner ma question dernière… Désormais, j’ose être dans l’espérance de recevoir votre énigme. De cette belle manière, je pourrai mille fois plus prestement reconférer aux Formes leur initiale énergie.
– …………………….. Cet Etranger…………………… est très malin.
– Tuh dhoihs rhéphondre hà uhne qhuesthion. Tuh dhois meh dhire hune choshe qhui sh’happarhente hà lah phlus grandhe chlarté deh dhire.
– J’écoute.
– Vhoichi mah qhuesthion : chombhien has-tuh d’Hobjhets hen tah phosshesshion ?
Interloqué par la question, Drézil se tait un long moment. Son Chapeau prend aussitôt la parole :
– Ne lui parle donc point de ton Sac ni de ta Toge, ni même encore du Sifflet, vieil homme. Compte à rebours sans te tromper, car si d’aventures les Civiliziaques avaient ouïr de ces trois Objets, ils ne te laisseront aucunement passer et te feront même boire l’eau du Lac pour sordide punition.
Le vieil homme prend un temps de pause, puis dit :
– Au nombre de quatre, je puis être un Objecteur.
– ………………..Ce quatuor objectal………………………. nous en laisserons la découverte……………………. à nos semblables………………………. Si en somme, porte tu passes………………………………..il va de soi…………………………..
– Mhais shi d’haventhure tuh nhous mhenthais, hau nhombreuh deh qhathre, tuh devhras nhous dhonner dhes Hobjhets.
– Ainsi il sera si, mais ne sera pas toutefois, car je ne vous mens pas.
La femme se redresse, racle de la gorge une, deux, puis trois fois, et annonce :
– Héthranger, phais dhans che chas phache hà thon hépreuhve.
– ……………………… Trouve la voie…………………. Une porte s’ouvrira……………….
– Je suis prêt. Mon oreille est toute grande à vous entendre.
L’homme au chapeau noir sort quelque chose de son sac. Il dit au vieil homme :
– ……………………Etranger………………Ceci est un Objet…………………….
– Quelle est sa propriété ? demande Drézil.
– ……………………………Tout ce qui sera peint…………………………par cet Objet………………hors de vue…………………….se retrouvera…………………………
– Bel Objet, s’il en est, dit Drézil, fort intéressé par son pouvoir.
– ……………………….Ce n’est pas tout…………………………