Le vieillard s’exécute, d’une voix pour le moins fluette. Hyrih est un personnage si impressionnant, que le malin, il ne puit faire, en les circonstances. La vieille dame éclate de rire :
– Chette Bhaghue n’hest hauthre qu’un Hobjhet mhorthuaire. Jhe phais dishparaîthre les déphunts grâche hà shon shecourhs. Mhais shur toih, che dhernier n’haura phas lah même vhocathion. Ha mhoins qhue tuh neh shois déjha mhorth, dhansh che chas, dhans troish mhinuthes hà pheine tuh devhiendrahs shable.
Drézil regarde le sol et demande :
– Ainsi le sable sur lequel tu te meus n’est autre qu’un mélange de défunts Eshaeshi’s… N’as-tu pas honte de piétiner tes ancêtres ?
– Hai-jeh l’hair d’havhoir bheaucoup d’hanchêtres, vuh mha reshpectahble longéhvithé ?
– Tu n’es nullement née sans maternel octroi.
– Jeh meh phiche bhien deh tehs phrovochations, char tuh neh shaish rhien deh mah phershonne.
Le vieillard prend un temps de pause, pour dire enfin :
– Hyrih, si tel est ton nom véritable, prends donc quelques multiples secondes combinées pour entendre ma voix.
– Phourqhuoi t’héchouter ? Le mhal tuh vhiens shemer.
– De quelle connaissance tiens-tu cette parole fausse ? Car en mon nom, je le dis, je viens en Eshaeshi-ami.
Hyrih explose subitement en rage :
– Phoutre d’Héthranger deh Mhalheur, chommenth hoshes-tuh teh dhire hami deh mhon pheuple ? Tehs yheux shont vhanitheux het phlein deh méphris.
– As-tu seulement pris la seconde moindre pour les sonder, vieille pouffe ?
La Coiffe le coupe instantanément :
– Drézil, point d’offense à cette dame-là. Elle semble être des plus puissantes… Faisons d’elle alliée de nous, car besoin d’un guide, nous avons.
Contre toute attente, la vieille dame éclate de rire.
– Vhoichi dhonc dehs phlombhes queh phershonne n’oshe meh pharlher shur che thon.
– Comment cela se fait-il ? Au vu de tes attitudes déplaisantes, personne ne voudrait s’en abstenir… Les autres Eshaeshi’s sont-ils si couards ?
– Vhieil Héthranger, tuh phais hinshulte hà mah ghrandheur, het phourtant jeh rhis. Jeh shuis l’Havant-Choureur Eshaeshi, chomphrends phar tha lhentheur d’eshprit queh toush hici meh reshpecthent het meh chraignent.
– Je ne savais pas que les Avant-Coureurs étaient si prétentieux… Nobles et fort en retenue, je les imaginais pourtant…
Le Chapeau continue à marteler des avertissements à son porteur, mais ce dernier continue sur une tonalité provocatrice :
– Te voici donc sans la moindre voix, Hyrih Tissu-de-Colère, ou devrais-je dire : Tisshuuuuh-de-Cholère ?
– Phetite Pheste de vhieillhard. Hen rhéalithé, tuh m’hamushes. Hau mhoins n’hes-tuh phoint chomme leh dhernhier Héthranger, shi miellheux dhans shon vherbe.
La Coiffe lâche soudainement :
– Malin tu es, ton provocateur stratagème semble opérer, à ma surprise même.
La vieille regarde le Chapeau, et ricane :
– Thon Hobjhet ha lah grandhe gheulhe, lhui hausshi ? Quhe teh dith-ilh ?
Les yeux plein de braises, Drézil crache :
– Ma Coiffe me dit que jamais il n’aurait pensé trouver si laide femme en ces terres de beauté.
Hyrih semble pour le moins offusquée par cette dernière parole, si bien que réponse elle ne su trouver à la minute, c’est pourquoi le vieillard change de ton :
– Hyrih, pardonne mes mauvaises manières, qui tombent en éruption lorsqu’un tiers de sa bouche m’attaque.
– Queh chrois-tuh queh jeh fasshe, shinon phrotégher mhon Pheuphle ?
– Active ta protection sur ton de convivialité, et je te suivrai en de tels sentiers.
La vieille dame s’assoit sur le sable, si bien que sa petitesse semble amplifier de moitié.
Drézil allait continuer à l’inciter à plus de tact, quand cette dernière rota de sonore façon.
– Fort bien, je ne savais point qu’il était coutume de…
– Pherme bhien thon chlapet de ghueule, vhilainh bhonhomme.
– Mais…
– Phersonne neh dhoit shavhoir qu’hinshulte tuh m’has phait. Shinon jeh teh choupe lah lhanghue.
– Je…
Le vieil homme n’eut pas le temps de terminer sa phrase : Hyrih tape avec son bâton. La foule l’entoure sitôt, avançant rapidement et formant à son pourtour une vaste circularité. Hyrih crie à l’attention des Eshaeshi’s :
– Chet Héthranger hest déshormais nhothre phrisonnier !
Hurlements de joie.
Le Chapeau profite pour glisser :
– Je te l’avais bien dit, stratégie mauvaise tu as usé…
Un jeune homme vient à grands pas vers l’étranger, et touche son bras avec une petite aiguille. Drézil, sans saisir ce qui venait de lui arriver, sent son corps tout de coton devenir. Ses yeux roulent en arrière. Il s’effondre.