L’homme sort un autre Objet. Il s’agit cette fois-ci d’un sablier.
– …………………………Cet Objet a pour propriété……………………………. D’inverser le cours du Temps………………..………………………………….. Pour une minute seulement………………………
De sa leste poigne, il sort un dernier Objet, qu’il présente au vieillard.
– …………………………… Cette fiole……………………………. fait oublier la mémoire d’un souvenir choisi…………………………. A quiconque la boit.
La femme s’exclame avec force :
– Héthranger. Tuh teh rehthrouves dhans hune shituathion.
– …………………………………………………………………. Une créature qui possède trois langues…………………………… Garde trois portes.
– Chachune deh ches lhanghues t’hadresshent hune qhesthion.
Qu’est-ce qui est plus rapide qu’une Forme et qui brille trois fois plus ?
Qu’est-ce qui est autant peu perceptible qu’une Forme et inanimé ?
Qu’est-ce qui est aussi plat qu’une Forme et pourtant aussi utile ?
Le vieil homme touche sa barbe, taillée toute en longue finesse. Il réfléchit un instant. Puis lance :
– Je vais vers la créature et use du sablier. Ses questions se retrouvent ainsi inversées, ce qui en somme donne :
? Elitu issua te emroF enu’uq talp issua tse iuq ec-tse’uq
? Eminani tnatruop te emroF enu’uq elbitpecrep uep tnatua tse iuq ec-tse’uq
? Sulp siof ellirb te emroF enu’uq edipar sulp tse iuq ec-tse’uq
J’attends que la minute passe, puis dis à la créature que je ne comprends pas son langage et lui demande de répéter.
– Qhuelle hétranghe rhéponshe…
– ………………………. La créature…………………….. est troublée………………….
– Avant qu’elle ne repose ses questions, je verse la fiole sur ses trois langues, lui faisant oublier qu’elle est gardienne des portes.
– …………………………………..La créature erre sans savoir ce qu’elle opère………………………………….
– Shur chachune des phorthes hest hinschrite hune phrashe. Les phrashes shont :
– Quiconque entrera par cette porte …………….recevra un pieux dans la gorge à tout jamais.
Nul ne peut pénétrer cette porte …………………….sans perdre l’air de ses poumons.
Tout intrus ci-entrant ………………………perdra l’esprit sans espoir de le retrouver.
– Choishis tah mhorth, Héthranger !
– Nullement, répond Drézil. J’use du pinceau et enlève les avertissements inscrits sur les portes, annulant ainsi leur funeste pouvoir. Je saisis ma fidèle plume et mon encrier, écrivant sur les portes :
Quiconque passe cette porte vers son bonheur tripler.
Quiconque passe cette porte gagnera trois Objets.
Quiconque passe cette porte recevra une bénédiction.
– Qhuelle chanailleh…
– Je choisis la porte du milieu, et gagne ainsi trois Objets. Questeurs, je vous le demande sans détour : donnez-moi aussitôt trois Objets, dans le devoir vous êtes.
– ……………………. Personne ainsi n’a jamais répondu ……………………………
– L’Héthranger ha thriché. Ilh dhoit rhetourhner chezh lhui.
– ……………………. Non………………………. L’Etranger a passé avec grande ruse son épreuve…………………………….. Il a choisi la porte du milieu……………………… Il ira faire visite au Peuple Eshaesh…………………. Ainsi sera-t-il donc.
– Et mes trois Objets ? Ne me les devez-vous point ?
– Jhe rhephushe.
– …………………………………………………….. Si………………………………..………… Malheureusement………………………………………….Nous devons les lui donner…………………………………. Mais………………………….. il devra les troquer…………………………… Il ne pourra repartir dans ses lointaines contrées en leur possession…………………….
– Ilh n’ha mêhme phas rhéphonduh haux qhesthions deh lah chréathure…
– …………………….Mais il a rudement bien répondu………………………………..
– Phichhtre. Phrends ches Hobjehts, het dishpharais deuh mah vhue.
Drézil reçoit, à sa grande satisfaction, le Pinceau, le Sablier et la Fiole, Objets qu’il place discrètement à l’intérieur de son Sac-Sans-Fond.
– ………………Tu as passé………………… brillamment, bien qu’étrangement ton épreuve………………………………………. Nous, Questeurs, restons à notre place…………………….. Vois la porte de rouge s’ouvrir……………. Passe à son travers……………………………….……………………… et sur tes pas nullement ne reviens…………………………..
Avant que le vieil homme ne franchisse la porte rougeoyante, sa Coiffe lui chuchote :
– Tâche, rapidement, de troquer le sablier dès que venue sera l’occasion. Nul besoin tu n’en auras à sûr coup, car possesseur des Dés tu es. Passe la porte en grande prudence, car nous ne savons ce qu’elle renferme.
Drézil entre en souriant, dans l’obscurité, sans moindre retour opérer.